Toutes nos sorties 2020 ont été différées pour cause de coronavirus

Nos conférences
Art et Culture propose, chaque année, un cycle de conférences, sur des thèmes variés, avec des intervenants remarquables. En 2022-2023, des conférenciers d'horizon différent, viendront s'ajouter à ceux de l'Université Inter-Âges de Poitiers.
Elles ont lieu à l’Échevinage (hôtel particulier, XVe/XVIIe siècles).
29 avril 2023 en partenariat avec Paléo-Néo et Nous
Préhistoire des navigations européennes
Michel Philippe - archéologue
Devant un auditoire attentif, Monsieur Philippe remonte le temps.
Il fait le point sur les connaissances actuelles en déplorant le manque d'indices lies à la fragilité des matériaux disponibles.
L’exemple des animaux capable de traverser de vaste étendues d’eau est copié par l’homme qui, après des allées simples, établit des réseaux pour échanger ses produits par-delà les mers. Des routes pérennes s’établissent ainsi en Méditerranée dès 9000 ans avant notre ère.
Outre le cabotage le long des côtes, l’utilisation des voies intérieures s’avère cruciale, grâce au nœud Rhône-Rhin-Meuse-Seine-Loire le trafic de la Méditerranée à la Mer du Nord s'intensifie, tandis que la voie du seuil du Lauragais fait correspondre la Méditerranée et l'Atlantique.
Quelles embarcations utilisaient les hommes préhistoriques ?
L’environnement immédiat détermine le matériau de construction utilisé.
Des épaves de pirogues monoxyles (taillée dans un seul tronc) ont été découvertes en Europe (3000), souvent creusées
dans des bois tendres (aulne, peuplier). Les coques varient, peaux (bisons), écorce (pays de l'est).
Ces esquifs durent peu, mais sont faciles à construire : bateaux-paniers (osier), bateaux-gerbes (roseau), bateaux avec armatures en bois de cerfs.
L’étanchéité constitue la vraie difficulté, après les bateaux cousus, à bordages ligaturés, les bateaux à planches étanches permettent
une avancée considérable avec plus d'autonomie.
31 mars, notre dernière conférence 2022-2023
Activités humaines : des menaces pour les oiseaux
Madame Freddie-Jeanne Richard, maître de conférences en éthologie à l'Université de Poitiers
En France on répertorie 578 espèces d'oiseaux, de variétés remarquables tant par leurs formes, leurs couleurs, leurs becs (liés au régime alimentaire), leurs pattes (adaptées à la nage, à la marche), leurs œufs (tailles et couleurs).
Des données nord-américaines attestent depuis, 1970, du déclin progressif et constant de leur population de 29%.
Plusieurs causes peuvent être avancées : la destruction de l'habitat, les pollutions lumineuses et sonores (les oiseaux « s’égosillent » et dépensent plus d’énergie pour se faire entendre). Des espèces invasives apparaissent, telle la colonie de « fourmis de Feu » qui a entraîné la baisse de 75% des Colins de Virginie.
L’éradication de 62 millions d'oiseaux par an, en France par les chats domestiques, est assez méconnue, certain pays,
telle l'Australie, encouragent leur abattage !
D'autres causes connues affectent leur population : les pesticides, les plastiques, le pétrole, la chimie non ciblée, l'alimentation (diminution des ressources, des insectes, des adventices*),
des actions délibérées d'extermination humaine.Nous devons nous faire des alliés des oiseaux à l'image de la Thaïlande ou du Vietnam où des hordes de canards se chargent d'entretenir les rizières, et nous avons tout intérêt à les protéger pour leur action sur le contrôle biologique des insectes, leur aide à la dispersion des graines, à la pollinisation, leur apport à l’économie via l’écotourisme,
leur place dans la chaîne alimentaire, sans oublier leur capacité à nous émouvoir.
Pour conclure, Mme Richard rappelle quelques principes écologiques : pas de coupes rases, laisser des bosquets, des haies, des arbres morts, maintenir et augmenter les zones protégées du bruit et de la lumière artificielle.
Des gazouillis enregistrés d'oiseaux ont introduit une note de légèreté dans cet exposé.
* une plante dont la croissance au jardin est considéré comme indésirable
Marie-Jeanne Queffélec
Le 20 février 2023
« Quels effets du changement climatique sur les ressources en eau ? »
M. Bernard Legube, professeur émérite des universités.
Monsieur Bernard Legube, s'est basé sur les rapports du GIEC* et du DRIAS** pour faire le point sur Le changement climatique, il note une augmentation moyenne globale planétaire de la température de 2011 à 2022 de 1°09 c par rapport à 1850/1900,
soit pour la France métropolitaine une augmentation de 2°c.
Le climat à venir dépendra des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES). L'augmentation des activités humaines se répercute sur le niveau de la mer (fonte des glaces) avec des épisodes de chaleur plus fréquents.
En Nouvelle Aquitaine, l'augmentation de la T° moyenne à Poitiers-Biard depuis 1922 a évoluée de + 3°1.
Il constate peu d'impact, sur les précipitations, avec une baisse dans le sud européen et donc dans celui de la France.
Des effets interviendront sur la santé, l'agriculture, le littoral et le vivant.
À propos des ressources en eau, il rappelle qu'on ne manque pas d’eau douce disponible sur la planète, les volumes sont constants,
seules les répartitions évoluent. Le débit moyen annuel de la Vienne a diminué de -5 à -10 % ces deux dernières décennies,
les étiages sont plus sévères, les assecs plus fréquents et la température augmente.
En 2050, Selon notre comportement, nous assisteront probablement à une augmentation de l’évapotranspiration, de la température de l'eau, à une baisse généralisée des débits des cours d'eau, à un pic de fonte avancé d'un mois, à l'évolution de la biodiversité aquatique, à une variation saisonnière des précipitations plus marquée, et à une baisse des taux de recharge des nappes phréatiques. La qualité des eaux douces, va continuer à se dégrader, sans effet sur l'eau potable, mais avec diminution des ressources disponibles et de la dilution.
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Le conférencier et son public
Monsieur Legube termine son exposé sur une note positive, à condition de maintenir l'augmentation de la température planétaire globale au-dessous de +2°, en atteignant le pic mondial des émissions de GES le plus vite possible, en ayant pour but 0 émission nette de GES d'ici la fin du siècle, en restaurant et protégeant les zones humides, en développant l'agroforesterie, l'agroécologie et la désimperméabilisation des sols. L'équilibre ressource/usage de l'eau passera par des solutions spécifiques par domaine d’activité.
Ce thème d’actualité a suscité beaucoup de questionnements
et d’échanges entre auditoire et conférencier.
* Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Évolution du Climat
* Donner accès aux scénarios climatiques Régionalisés français pour l’Impact et l’Adaptation de nos Sociétés et environnements (Météo France)
Marie-Jeanne Queffélec
Le 18 janvier 2023
Les écrits du Cardinal de Richelieu
L'association Art et Culture en Pays Loudunais recevait, à l'Échevinage, M. Bernard GABORIT, Président de l'association Richelieu XVII-XXI afin de faire découvrir l'immensité des écrits du Cardinal de Richelieu. L'écriture est déjà primordiale pour ce dernier en tant qu'ecclésiastique : importance que l'on trouve dans ses écrits spirituels.
Devenu homme d'État, la plume est une arme subtile et nécessaire pour contrer ses opposants et asseoir son pouvoir.
Estampes, lettres, instructions, libelles, avis, pamphlets etc. sont « des moyens aussi redoutables que l'épée ».
De plus le privilège d'édition permet de resserrer la surveillance.
Pour former son cabinet d'écriture, il choisit des personnages aussi bien dévots, libertins, savants, permanents ou occasionnels, pour leur intelligence, leur savoir et surtout leur fidélité.
« Diriger l'opinion publique, c'est diriger les hommes »
La conférence s'est conclue par le verre de l'amitié partagé avec le conférencier et l'auditoire.
Pascale Fevai


Photos Marie-Jeanne Queffelec

De gauche à droite :
Une assistance nombreuse et attentive
Bernard Gaborit, notre conferencier
Quelques écrits du cardinal de Richelieu
Le 14 octobre 2022 :
La sculpture funéraire au Moyen Âge, les enjeux de la mémoire
par Mme Andrault-Schmitt, professeur émérite des Universités d'Histoire de l'art, Université de Poitiers
De tout temps l'homme a accordé un intérêt à la sépultures de ses morts, avec l’espoir d'une vie éternelle ou au moins d'une mémoire.
De nombreuses nécropoles se trouvent dans notre région. Dès les VIe et VIIe siècles, les Mérovingiens réalisent des sarcophages dans les carrières les carrières calcaires des bords de l'Anglin et de la Gartempe. 80% des sarcophages du baptistère Saint-Jean de Poitiers proviennent de la nécropole d’Antigny. Une autre importante place se situe à Saint-Pierre de Maillé
Toujours situées hors des centres urbains, ces nécropoles apparaissent là où existent des sanctuaires chrétiens, les morts y sont rassemblés autour d'une chapelle dédiée à un saint.
Les gisants, figuration des morts apparaissent plus tardivement.
Les nécropoles dynastiques
L'abbatiale de Saint-Denis se construit à l’écart de Paris, autour de la tombe présumée du saint, sous l’égide de Suger (XIIe siècle),
afin de promouvoir l'idéologie capétienne et d’assurer sa pérennité.
En 1260, saint Louis s’intéresse à l'art funéraire et commande des représentations pour lui-même et ses prédécesseurs
mais toute sa famille sera inhumée à Royaumont et déplacée à Saint-Denis, à la Révolution (1791).
On assiste à une évolution vers le portrait, Charles V commande le sien de son vivant.
L'abbaye de Fontevraud : les Plantagenets instaurent une pompe funéraire avec un cérémonial, encouragé par l’abbesse Mathilde d'Anjou, proche d'Henri II et d’Aliénor. Les gisants : Henri II, Richard, Aliénor, sont représentés sur des lits de parade, à l'instant de la mort, la 4ème tombe, en bois, est celle de Jeanne de Sicile et de Toulouse et non, comme on le pensait, celle d'Isabelle d'Angoulême.
Les tombeaux étaient placés au milieu de la nef, au cœur des prières, les sœurs évoluant autour.
Les tombeaux des saints fondateurs
Ces tombeaux de saints, ou reconnus comme tels par oui-dire (la canonisation n'existait pas encore), sont élevés sur des colonnettes
pour que les fidèles puissent se glisser dessous.
Les tombeaux des prélats
Dès le XIIe siècle, les prélats dotés de nombreux revenus érigent des tombeaux luxueux.
Gilbert de la Porrée, enterré à Saint-Hilaire de Poitiers dans un sarcophage gallo-romain, Pierre 1er à Fontevraud.
C’est l’époque des cardinaux en Avignon, des sculpteurs pisans sont employés, on assiste à de nombreux échanges
entres les sculpteurs de provenance diverses
Des fondations funéraires s’érigent : véritables constructions pour abriter les cardinaux, entretenir leur mémoire aveca notion de prier pour
l'éternité. Toutes ces œuvres tendent à s'assurer le ciel.
Marie-Jeanne Queffélec
Nos conférences 2022-2023






