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Grands chantiers de restaurations à Loudun
Avant
Après
Dessin de Louisette Couderain, 1997
Photo : Sylvette Noyelle
La Porte du Martray
Au début du XIIIème siècle, Philippe Auguste décida de faire construire une enceinte fortifiée dotée de quatre portes autour de Loudun.
À l'heure actuelle, une seule porte subsiste, la Porte du Martray.
Ouverte aux visiteurs venus de Thouars et des pays de l'Ouest,
elle connut sa plus grande notoriété avec le pèlerinage
à la Vierge miraculeuse du couvent des Carmes.
La disparition de la statue de la vierge miraculeuse
et le déclin du pèlerinage contesté par les protestants dans la seconde partie du XVIème siècle, la démilitarisation des quatre portes de ville décidée par Louis XIII en 1633, la destruction du dernier étage par le tremblement de terre de 1711,
l'abandon de l'octroi qu'elle avait accueilli au XIXème siècle,
ruinèrent progressivement son importance.
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Incompatibles avec l'arrivée des routes modernes, les trois autres portes furent progressivement détruites entre le milieu du XVIIIème et le début du XXème siècle. Avec l'ouverture de l'actuelle route de Thouars, la porte du Martray cessa d'être un passage obligé pour entrer dans la ville.
Elle ne gênait personne, on l'épargna.
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À la fin du XXème siècle, son état était préoccupant. L'eau qui remontait du sol ou qui s'infiltrait par la terrasse entraînait une altération du tuffeau très sensible à l'humidité. À partir de 2012, à la suite de l'église Saint-Hilaire,
a porte va bénéficier du vaste plan de restauration des monuments historiques du Poitou-Charentes.
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Sur les façades, les très nombreuses pierres malades furent remplacées
en conservant au maximum les parements anciens.
Cette restauration fut suivie d'un traitement par bio minéralisation
qui consiste à appliquer des bactéries calcifiantes susceptibles de recréer
un épiderme résistant à la surface des pierres.
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Faute de pouvoir reconstruire l'étage supérieur, la terrasse fut maintenue
en lui assurant la meilleure étanchéité possible.
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Enfin, deux étages souterrains, recouverts par le remblaiement des douves,
furent sondés et enterrés à nouveau.
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"Qu'allons-nous nous laisser à nos enfants ? ",
un leitmotiv que nous entendons tous les jours.
Une réponse : la Porte du Martray, par exemple.
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Marie-France Baustert avec la participation de Sylvette Noyelle, le 24 avril 2021
Photo : Jules Robuchon, Paysages et Monuments du Poitou, le Loudunais, 1892
Saint-Hilaire du Martray
L’église Saint-Hilaire du Martray de Loudun est en fait l’ancienne chapelle du couvent des Carmes fondé en 1334 .
Vers 1450, pour accueillir de nombreux pèlerins venus se recueillir
devant une statue miraculeuse, les Carmes font construire une chapelle
placée sur le flan sud de l’église
sous le vocable de Notre-Dame-de-Recouvrance.
Le couvent connaît une grande prospérité dans la seconde moitié du XVème siècle. Mais lors des guerres de Religion, l’église est ravagée par les protestants en 1568 . La bâtiment conventuel est incendié et déserté.
En 1611, on achève la réfection des charpentes et couvertures
et en 1626, Richelieu offre un autel et un retable qui représente
la Vierge à l’enfant (école flamande du XVIème siècle)
que l’on peut encore admirer aujourd’hui après une restauration récente.
Après la Révolution, le couvent est abandonné, puis vendu à François Nozereau, médecin. L’église, qui sert pendant l’année 1794 d’atelier communal pour la fabrication de salpêtre, devient la paroisse du quartier
et prend le nom de Saint-Hilaire du Martray en 1797.
L’état sanitaire de la façade sud de l’église est très préoccupant au début du XXIème siècle. On constate de nombreuses altérations des pierres qui la composent et qui participent au mauvais état de présentation
d’un édifice tout à fait remarquable.
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La pierre est traitée par une opération biocide et un brossage
élimine les mousses et les lichens.
On procède également au dessalement
et à l’application d’une patine d’harmonisation pour protéger durablement la pierre et les vitraux des baies sont déposés et restaurés.
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Le portail est l’objet d’un examen plus approfondi. Il est constitué d’une porte,
d’un tympan souligné de voussures
et d’un gâble dont les décors finement sculptés sont des plus exceptionnels.
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En partie haute, la sculpture de branchage épineux et de feuillage est recréée, le réseau du remplage flamboyant restitué pour permettre la pose d’un vitrail neuf à motif losangé.
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Marie-France Baustert avec la participation de Sylvette Noyelle, le 31 juillet 2021
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